Épinal - Edwy Plenel et Costa-Gavras, un duo engagé au festival "Épinal fait son cinéma"
- actuvosges88
- 22 mars
- 3 min de lecture
Le festival "Épinal fait son cinéma" a offert cette année un moment exceptionnel aux cinéphiles et amateurs de culture engagée. Deux figures majeures du paysage intellectuel et cinématographique, le journaliste Edwy Plenel et le réalisateur franco-grec Costa-Gavras, étaient au centre des événements, notamment à travers la projection du deuxième épisode de la série documentaire "Le Siècle de Costa".

(c) Épinal fait son cinéma
Une plongée dans les origines d'un cinéaste engagé
Coréalisée par Edwy Plenel et Yannick Kergoat, cette série en dix épisodes a retracé le parcours du cinéaste en le replaçant dans son contexte historique. L'épisode projeté, "La vérité est révolutionnaire", revient sur les origines de Costa-Gavras, né en Grèce en 1933 dans une famille marquée par l'engagement communiste de son père. Il a raconté son exil en France à l'âge de 22 ans, fuyant un régime autoritaire et devant s'adapter à une nouvelle langue et une nouvelle culture.
Pour Edwy Plenel, ce parcours a fait écho à sa propre histoire personnelle. Ayant grandi en Martinique avant d'être contraint de quitter l'île, puis vivant un temps en Algérie, le journaliste a expliqué comment son propre itinéraire a résonné avec celui du cinéaste. « J’ai assisté au tournage de Z à Alger, où j’ai vécu avant d’arriver en France. Pour moi, Costa-Gavras, c’est comme une scène de jeunesse, c’est au cœur de mon histoire.

Photo Alain Reynders
Un cinéma au service de l'histoire et de la vérité
Lors de son intervention, Edwy Plenel a mis en lumière l'importance du cinéma de Costa-Gavras dans la compréhension des enjeux sociétaux et politiques. « On y sent déjà sa maîtrise de la narration cinématographique, l'écriture ainsi que le montage, toujours essentiel chez lui. » En insistant sur le rôle des migrations dans la construction de destins individuels, il rappelle que le cinéaste incarne la volonté de "donner un coup de pied au malheur", une force qui a animé toute son œuvre.
L'impact de Costa-Gavras ne s’est pas limitée pas à son passé. Toujours actif, il prépare déjà son 22e long-métrage. Son dernier film, Le dernier souffle, projeté le 19 mars, aborde avec une profonde humanité la question de la fin de vie. Selon Plenel, le cinéaste a une manière unique de faire ressortir la sincérité des acteurs, citant notamment Jack Lemmon dans Missing ou encore Kad Merad dans ce récent rôle.

(c) Épinal fait son cinéma
Une rencontre entre le journalisme et le cinéma
L'événement a permis d'explorer les liens profonds entre l'investigation journalistique et le cinéma. « Le 7e art demeure l’art le plus populaire, un bien commun que l’on partage ensemble. Il est une invitation à grimper la montagne et à nous élever », a affirmé Edwy Plenel. Le festival "Épinal fait son cinéma" a ainsi offert un véritable espace de réflexion sur la société, la vérité historique et la puissance du cinéma.
Lors de sa rencontre à la BMI, le fondateur de Médiapart a été interrogé sur le journalisme au sens large du terme. « Le journaliste a été considéré, en quelque sorte comme un fantassin de la démocratie. Lorsque j’écris quelque chose, je me demande toujours : ce qui va être publié va-t-il être d’utilité publique ? C’est mon crédo » a répondu l’éditorialiste.
Avec la présence de Costa-Gavras et d’Edwy Plenel, cet événement s’est imposé comme un moment fort de l’édition 2025, confirmant la pertinence et la richesse des dialogues entre le cinéma et le journalisme engagé.
Rédaction : Alain Reynders
Photos : "Epinal fait son cinéma" et Alain Reynders
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