Il fait bon vivre à l’EHPAD d’Eloyes où on ne compte plus le nombre de résidents ayant dépassé, régulièrement, les 100 ans. Suzanne Claudel vient d’intégrer le club des centenaires.
Suzanne Claudel entourée d'une partie de sa grande famille (Photo famille)
Une vie, pourtant, parsemée de drames
Suzanne Claudel est née le 12 mai 1923 à Saint-Max et a grandi dans une famille de trois enfants. Son enfance s’est déroulée dans une certaine insouciance avant de connaître l’occupation où les choses ont changé, radicalement. Régulièrement, elle a parcouru nos campagnes à vélo avec son papa afin de trouver du ravitaillement. Dès 1938, grâce à son paternel, elle est entrée comme couturière à l’usine Bloussac de Blainville. Elle y restera jusqu’en 1944. Durant cette période Suzanne a perdu sa maman et a aussi rencontré François son futur mari qu’elle épousera en 1944.
Les épousailles vont contraindre le couple à partir vivre à Charmes chez les parents de François. À cette époque (1944) il est devenu très compliqué de trouver à se loger. Elle a déployé ses talents de couturière pour confectionner des vêtements à la petite Monique née peu avant 1945.
Son mari a gagné le maquis pour résister à l’occupant. Cette situation a été très oppressante pour la jeune maman.
La guerre terminée, François a travaillé à Vincey Bourgeay alors que Suzanne a occupé différents petits boulots pour compléter les revenus (quincaillerie Thiebault, Hannus, couturière à domicile…) . Malgré le contexte, deux autres naissances vont compléter la famille : Alain en 1948 et Serge en 1956.
Un accident qui va bouleverser son existence.
En 1957, pourtant, François va subir un grave accident professionnel : fracture du crâne, amputation des deux jambes. Un très long séjour à l’hôpital s’en est suivi et malgré tout, Suzanne a fait face avec courage à ces destins.
La vie a repris, avec ses peines et ses joies. Les mariages de ses enfants ont permis de voir naître des petits enfants qui ont été, pour le reste de sa vie, de véritables rayons de soleil.
Le décès de François en 1979, sera une nouvelle épreuve à surmonter pour Suzanne qui a été aidée par toute la famille. Au fil des ans et des décennies elle a participé aux mariages de ses petits-enfants et aux naissances qui ont suivi. Suzanne a eu 12 arrières petits-enfants et 4 arrières-arrières petits-enfants.
À titre personnel, Suzanne n’a pas été épargnée : opérations du dos, de la vessie, deux cancers de l’intestin et une agression (un vol à l’arraché) qui a nécessité une hospitalisation. Celle-ci a eu un impact important sur le mental de Suzanne qui n’a plus pu s’adapter à vivre seule, à la merci de voyous potentiels. La décision a été prise en 2018 de quitter Charmes pour intégrer l’EHPAD d’Eloyes.
« Une maison de retraite bien dirigée avec un personnel aimable. Toute la famille les remercie » a précisé la représentante de cette famille nombreuse.
Julien Nicolas le directeur de l"EHPAD a félicité Suzanne (Photo famille)
Suzanne a reçu, en guise de souvenir et comme de coutume, une belle image d’Épinal, en présence d’André Jacquemin, maire d’Eloyes, du directeur sortant Étienne Romary, de son successeur Julien Nicolas ainsi que le personnel de l’établissement.
Alain Reynders
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