Sorti il y a peu, ce nouveau roman de Laëtitia Reynders a conquis un large public à travers la France et la Belgique. L’occasion d’en reparler avec elle
Interview de l’auteure
Votre dernier livre est une plongée dans un genre que vous aviez laissé un peu de côté
Laëtitia Reynders – Effectivement, j’ai renoué avec le genre fantastique, après un détour appréciable et apprécié dans le polar et dans le thriller. Pour autant, je suis en train d’écrire le tome 5 des enquêtes de Nora, une série qui est très suivie. Qu’on se le dise, je n’ai pas abandonné le polar…
Depuis un moment, les lecteurs me réclamaient un nouveau roman « fantastique ». Je me suis attelée à écrire celui-ci. Son élaboration m’a pris 4 années…
Pourquoi tout ce temps, c’est un peu inhabituel ?
LR – Oui, c’est assez long. D’ habitude, je me consacre pendant 6 mois (parfois un peu plus) pour l’écriture d’un livre. Hormis le roman historique « Mashka » qui m’a pris 2 années, recherches et travail de documentation compris, je rédige plus rapidement. À la base, j’avais pensé créer cette histoire en BD. J’avais monté tout le scénario que j’ai proposé à divers dessinateurs; j’ai la chance d’en connaître un certain nombre personnellement. Tous ont été emballés par le scénario, mais ils étaient engagés sur d’autres projets et ne pouvaient se libérer que dans 3 ou 4 ans… Donc j’ai naïvement pensé le transformer en roman en me basant sur le scénario déjà écrit. Et paradoxalement cela m’a bloquée. J’ai donc « enterré » l’histoire initiale et j’ai recommencé en n'en gardant que le thème…
Et justement ce thème, quel est-il ?
LR – je suis partie sur l’affaire des poisons sous Louis XIV, Madame de Montespan, la famille Mortemart… Athénaïs, mon héroïne, est une descendante de Madame de Montespan et a hérité de son attrait pour les poisons et la sorcellerie. Harcelée dans sa vie, Athénaïs va nourrir et fomenter une vengeance digne des sorcières contemporaines.
Et apparemment, ce livre a bien plu ?
LR – Il a été présenté en avant-première à Bondues et d’emblée cela a été l’envolée. Le phénomène s’est reproduit à Trolls & Légendes en Belgique, au Forum du Livre de Saint-Louis puis aux Imaginales. La preuve que le fantastique plaît toujours autant. Ensuite, il y a eu aussi beaucoup de demandes via Internet. Le succès a été tel que l’éditeur a déjà dû réimprimer 4 mois après la sortie.
Laëtitia Reynders et une de ses lectrices, mors de ses nombreuses séances de dédicaces
La littérature de genre a pris une place importante dans les bibliothèques des lecteurs, qu’en pensez-vous ?
LR – C’est assez vrai et je dirais tant mieux ! Les puristes prônent la littérature blanche. Leurs défenseurs arguent que la littérature de genre est de la « sous-littérature » ou de la « littérature populaire ». Et bien, alors, je suis une auteure qui écrit du « populaire » et je l’assume. Je ne me suis jamais pris pour une écrivaine de type Baudelaire, Simone de Beauvoir, Colette, Amélie Nothomb, Chantal Thomas ou autres… J’écris, j’ai mon style et j’ai trouvé un lectorat. Que souhaiter d’autres ? Il en faut pour tous les goûts. Loin de moi l’idée de juger l’écriture de qui que ce soit. Je rencontre régulièrement des lecteurs ou leurs parents qui m’expliquent qu’ils ne lisaient plus ou que leur enfant s’est détourné de la lecture imposée dans les lycées. Ils m’ont confié qu’ils ont retrouvé l’envie de lire grâce à la littérature de « genre ». N’est-ce pas positif ? L’important, n’est-il pas que le public reprenne la lecture ?
Où peut-on trouver vos romans ?
LR - Selon la formule consacrée, dans toutes les bonnes librairies. J’aurai tendance à ajouter chez tous les libraires qui veulent se donner la peine de les commander à l’éditeur. Sinon, on peut commander directement à ma boutique internet (créée en lien avec l’éditeur Dklogue) ou lors des dédicaces en salon
(Photo Olivier-Guy Demoulin)
(Photo Dklogue Éditions)
Où pourra-t-on vous retrouver en 2023 et en 2024 ?
LR - Ce 27 août, je serai au salon de Bulles en bulles à Hotton (en Belgique) organisé dans le cadre des Hottolfiades. C’est ma dixième participation à ce salon que je ne rate jamais.
Normalement, je devrais participer au « Livre sur la Place » à Nancy (j’attends les dernières modalités.) en septembre, puis il y aura le salon du Livre de Soissons les 7 & 8 octobre, au Salon du Livre de Wallonie à Mons qui est un salon que j’affectionne et auquel je participe depuis la première édition (25 & 26 novembre), un week-end à Liège mi-décembre et peut-être une date à Saint-Louis peu avant Noël. Sinon, voilà pour 2023.
Pour 2024, je n’ai pas encore de dates confirmées, mais cela va venir. Par contre, de concert avec l’éditeur, nous souhaitons faire un peu plus de salons dans des contrées où je ne suis pas encore allée. Si des organisateurs ont des envies de m’inviter, qu’ils n’hésitent pas à me contacter ou à joindre l’éditeur à dklogueeditions@gmail.com.
Jean-Philippe Roussel pour Actuvosges
Comments