Depuis hier, les férus de photographies et de belles images se sont donné rendez-vous sur les 4 lieux retenus pour les expositions. Ce matin, a eu lieu l’inauguration de cette 3e édition, au « QG » de la biennale, à savoir à l’Espace Cours.
L'inauguration de la 3e Biennale internationale de photographie "Fenêtres sur cours"
Des élus, charmés par la qualité des expositions
Peu avant 11 heures, les édiles ont commencé à déambuler dans les travées d’exposition. Au détour d’une d’entre-elles, Patrick Nardin, le maire devisant avec le grand reporter Philippe Rochot.
Philippe Rochot et Patrick Nardin, maire d’Épinal
Tchad : rebelle des Forces Armées Populaire ((FAP) dans son repaire du Tibesti. 1983. L'Ethnologue Françoise Claustre fut détenue comme otage dans ce genre de lieu de 1974 à 1977
Un peu plus loin, c’est la directrice du Centre Culturel qui a partagé ses émotions devant une sélection de clichés exceptionnels. Encore plus loin, Élisabeth Del Genini a rencontré divers photographes, pendant que Jacques Grasser, Kevin Guellaff, Mustafa Ozcelik,et Dominique Andrès, adjoints à la mairie, ont commenté, entre-eux, les photos exposées.
Les édiles durant l'exposition
À 11 heures et quelques minutes, Daniel Visse, président de l’association « Grand-angle », hôte de la manifestation, a rassemblé les visiteurs pour les discours d’inauguration.
Un petit coup de stress pour un président, qui aime rester humble. Ce dernier a vanté la qualité de cette troisième édition et a remercié tout qui devait l’être et plus particulièrement Philippe Rochot, qui, malgré un agenda chargé, a respecté sa promesse en étant présent vendredi et samedi matin. Il a, aussi, assuré (malgré un rhume tenace) les conférences, dont celle du lycée Claude Gellée, devant 180 lycéens, qui ont, particulièrement, apprécié.
Le maire a, lui aussi, félicité tant les artistes que les organisateurs pour la qualité des œuvres présentées et pour tout ce que cela a engagé comme temps, à l’association afin de mener à bien cette 3e édition. Il a insisté sur le professionnalisme de l’association Grand Angle, alors qu’au final, ce sont tous des bénévoles animés par une passion commune : la photographie.
« A Épinal, on honore traditionnellement l’image, ce n’est pas un secret, mais ce que l’on ignore est que nous magnifions toutes les images et donc la photographie ainsi que toutes ses déclinaisons » a-t-il dit. Ce qui a permis au président de Grand Angle d’ajouter « Et précisons, qu’ici, aucune de ces photos n’ont fait l’objet d’une manipulation de l’intelligence artificielle ».
Alors que la partie académique s’est terminée, le relais a été cédé à Mélodie Gollé, la danseuse spinalienne multi-primée, danseuse sur la tournée de la chanteuse Angèle. Accompagnée d’Elena Mathiot, une autre pépite de la danse, les deux jeunes filles ont offert une démonstration improvisée de leur art, qui a ravi les visiteurs et invités.
Eléna Mathiot et Mélodie Gollé lors de leur représentation
Minh Thuyen a apprécié les plateaux de mignardises
Eloïse et Bettina Dupont
Kevin Guellaff adjoint à la mairie d’Épinal, Sylvain Demange adjoint à la mairie d'Uxegney, Daniel Visse, président de l'association "Grand Angle" et Philippe Rochot.
Ne jamais se prendre au sérieux...
Le président Daniel Visse au micro d'Anaïs Heydel de Vosges TV pour le magazine "l'Hebdo"
Après ces intermèdes de choix, les participants ont pu partager le verre de l’amitié et goûter aux délicieux amuse-bouche, servis à tout le monde.
D’autres artistes à découvrir.
Ils sont 23 photographes-pros, à proposer une sélection de leurs œuvres. Après avoir détaillé le travail de certains dans l’article d’hier, nous nous sommes intéressés à d’autres parcours, dont celui d’Ediluz, une photographe d’origine mexicaine qui après 20 ans passés sur le continent américain a rejoint la France pour y vivre et y développer sa profession de photographe. C’est en Bretagne, à Vannes, que celle-ci a posé ses valises et ses appareils. Ediluz sublime la féminité en photographiant dans une ambiance « clair-obscur », de jeunes femmes dévêtues.
« J’insiste sur le terme dévêtu et non du nu… Ce n’est pas pareil. J’aime les endroits abandonnés, mais pas photographiés sans autre apport. J’aime capter la posture féminine dans ses gestes, ses mouvements. Alors j’ai allié les deux : une femme dévêtue dans des lieux abandonnés. C’est en quelque sorte une construction avec ces deux éléments. »
Dans le communiqué de presse de l’événement, une phrase réunit tout le ressenti de l’artiste
« Avec une délicate pudeur et une grande sensibilité Ediluz sublime, la femme, ses forces ses blessures, à travers la mémoire de lieux abandonnés, la magie de la forêt de Brocéliande ou les mystères des belles pierres du patrimoine breton » Tout est dit !
Une première photo a attiré notre regard. « Aaah, mais celle-ci a une histoire… Je vais vous la raconter. Lors d’une visite dans ce lieu, j’avais remarqué un magnifique puits de lumière qui traversait cette pièce et lui conférait une ambiance unique. J’ai demandé, à la propriétaire, son accord pour y revenir et réaliser des prises de vues avec des modèles. Ayant obtenu son aval, je m’y suis rendue avec celles-ci. Mais la Bretagne, reste la Bretagne... Quand nous sommes arrivées sur place… Plus de puits de lumière. Le ciel était couvert et la pièce assombrie. Je suis allée chercher des bougies et autres accessoires dans mon coffre et nous avons tenté de créer une ambiance. Manque de chance la pluie est apparue et s’est infiltrée par le puits en mouillant la grande table en bois. Nous avons, aussi, cassé une tasse, élément de décor, que nous avons dû tourner pour montrer la face intacte. Une vraie galère, qui, à un moment, a découragé un de mes modèles qui s’est avachie sur la table, l’air désabusé pendant que la seconde se débattait avec une araignée qui jouait à cache-cache dans sa chevelure. J’ai capté cet instant là, cette seconde là… Et voici le résultat » a-t-elle expliqué en souriant.
La photo prise dans des conditions particulières
Pour la seconde, qui est une de ses préférées, Ediluz a expliqué que la prise de vue a été effectuée en février, par un froid tenace, dans un lieu accessible, uniquement, en traversant une petite étendue d’eau en étant immergé jusqu’à la taille « La modèle, qui est très résistante au froid, est assise, sur un rocher, avec les jambes dans l’eau glaciale. J’ai capté assez rapidement un de ces moments magiques » a-t-elle précisé compatissante. Une belle rencontre avec une passionnée.
Plus loin dans la salle, c’est le fantasque Minh Thuyen qui a exposé ses clichés. Ce photographe doué, doté d’un réel esprit créatif, a retenu notre attention. Tous les exposants ont apprécié ce professionnel qui a fait de l’humour, un mode de vie et qui a apporté des petits moments de douce folie durant l’exposition. « Il faut s’amuser et rire, c’est important » a-t-il expliqué et puis quand on lui a parlé de son travail, il est redevenu sérieux tout un gardant un air malicieux qui a révélé la passion de son métier.
« J’aime particulièrement cette photo. C’est un instant de magie capté dans la rue. La victoire qui, avec le drapeau et l’ambiance, rappelle un peu le tableau de Delacroix ("La liberté guidant le peuple"). J’ai essayé d’y mêler de la modernité et une certaine allégorie romantique. Ce que j’aime montrer, c’est l’authenticité, le ressenti, sans mise en scène, sans effets spéciaux.
Pour celle-ci, que j’ai nommée « Les mots s’envolent » j’ai même affiché un spin-off, en quelque sorte, pour montrer qu’il ne s’agit pas d’intelligence artificielle. Toutes les feuilles mortes qui semblent virevolter, sont en fait, toutes suspendues, une à une avec du fil de pêche… C’est un véritable travail de composition pour obtenir le cliché espéré. »
On s’est aussi attardé sur le stand de Bettina Dupont, la Montluçonnaise, amoureuse de Clermont, qui a présenté une douzaine de cadres sur le thème « Histoires sombres » et du temps qui passe. Une belle déclinaison qui a démontré que, parfois, il faut prendre le temps de se poser. Ses œuvres invitent à la réflexion, interpellent sur le thème de la dépression de la mort, la solitude. Ses personnages inventés sont les porteurs de ces histoires sombres et les révélateurs du talent de photographe de son auteure.
Photos personnelles de Bettina Dupont
Nos regards se sont aussi posé sur ces magnifiques œuvres sous-marines réalisées par Fabrice Guérin. Des clichés à couper le souffle comme celui intitulé "En apesanteur" . Des prises de vues réalisées dans les cénotes du Yucatan, ces puits en partie remplis d'eau douce et lieux sacrés pour les Mayas. "Mes prises d'images ne sont pas une fin en soi. C'est, avant tout, un témoignage destiné au grand public afin qu'il prenne conscience de la fragilité de notre planète. J'espère également donner envie à tous les amoureux de la nature d'en faire autant, pour qu'à leur tour, ils puissent nous faire rêver et nous alerter" a-t-il écrit.
"En apesanteur"
Ces clichés sont d'une beauté exceptionnelle et ont interpellé nombre de visiteurs
Bref une sélection de photographes qui méritent, vraiment, une visite soit à l’Espace Cours, au Centre Culturel, à la BMI ou encore à « l’Usine » à Uxegney. C’est encore à la disposition de chacun ces samedi et dimanche….
Rédaction et photos : Alain Reynders
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