Depuis ce lundi fin d’après-midi, les projections ont occupé les festivaliers. À 17 h 30, c’est le film iranien « L’odeur du vent » qui a ouvert les séances. Il a ensuite été suivi par la réalisation de « La fille d’Albino Rodrigue »
La présentation du Festival et du film "La fille d'Albino Rodrigue" (Photo Alain Reynders)
Une présentation et un accueil par les instances du festival
Peu avant la projection Denis Blum, responsable du festival, a tenu à remercier l’assistance qui a occupé tous les sièges de la salle pour assister à cette projection. Il a aussi accueilli Florence Dupont, la nouvelle directrice de l’Office du tourisme avant de recevoir, sur scène Christine Dory, la réalisatrice de ce film.
Christine Dory (Photo Alain Reynders)
Un tournage réalisé dans le Grand Est, aux alentours de Metz
Ce long-métrage (le second pour la réalisatrice) a posé ses caméras et projecteurs, principalement à Rosselange (entre Metz et Amnéville). D’autres villes ont aussi eu l’honneur de recevoir le passage de l’équipe du film. Quelques secondes après les premières images, l’héroïne est figée devant la gare de Metz. Il est évident que les Lorrains y retrouveront moult repères.
Capture d'écran de la bande annonce du film
Le résumé :
Rosemay, 16 ans, vit en famille d’accueil et ne rejoint sa famille biologique que pour les vacances. Un jour, son père n’est pas là pour l’accueillir comme prévu. D’ailleurs, il ne réapparaît pas et semble s’être évaporé. Ses questions ne rencontrant que des mensonges, Rosemay ne peut se fier qu’à son intuition… « Librement inspiré de faits réels »
Des acteurs confirmés et des révélations
On ne peut que se réjouir d’avoir retrouvé, à l’affiche, la talentueuse Émilie Dequenne en mère toxique, ayant un penchant prononcé pour le vermouth et une addiction aux mensonges, aux manipulations et à l’obsession pour l’argent. Un rôle qui a été écrit spécifiquement pour elle.
Capture d'écran de la bande annonce du film
« Dès le départ, je voulais que ce soit Émilie Dequenne qui interprète ce personnage. Le souci était que je ne savais pas si elle l’accepterait. Je lui ai dit qu’elle jouerait un monstre, une femme méchante… Cela lui a plu, à mon grand soulagement » a expliqué amusée Christine Dory
Une autre mère, celle du foyer d’accueil a été la touchante Romane Borhinger, qui a excellé dans ce rôle en jouant son personnage avec une justesse troublante.
Capture d'écran de la bande annonce du film
Les autres surprises sont venues des plus jeunes. Mathieu Lucci, a campé le frère de l’héroïne en démontrant son côté énigmatique de « petite frappe ». La toute jeune (12 ans) Elsa Hyvaert a été cette petite « sœur » qui a débarqué dans la vie Rosemay et qui a apporté les petites touches de fraîcheur et d’humour dans ce milieu à l’ambiance pesante.
Capture d'écran de la bande annonce du film
Et enfin, la révélation est certainement Galatéa Bellugi qui a porté ce film par son naturel, son charisme et par des yeux qui ont parlé grâce aux intensités des regards. Cette dernière n’est pas une inconnue puisque depuis 2005, elle a déjà tourné une dizaine de films.
Dans « La fille d’Albino Rodrigue » l’actrice a dû interpréter une jeune fille de 16 ans. Or, le choix de casting n’a pas été, de suite à son avantage. « Je trouvais que Galatéa, bien que talentueuse, ne pouvait pas convenir au rôle. À ce moment, elle avait déjà 23 ans et je n’en voulais donc pas. Puis finalement, j’ai accepté de l’auditionner et elle s’est imposée comme une évidence. Et je ne le regrette pas. En plus, Galatéa a un regard profond, comme la vraie Rosemay que j’avais rencontrée auparavant » a précisé Christine Dory
Une quête d’un père disparu du jour au lendemain et une enquête bien ficelée
« Au montage, nous avons voulu que le spectateur s’interroge sur la vraie nature et le positionnement des personnages. Au fur et à mesure que l’on avance, les avis et interrogations changent grâce à des détails parfois perturbants. On a voulu que le spectateur bosse en regardant ce film » a-t-elle précisé
Une histoire inspirée de faits réels
« En réalité, je me suis inspirée de deux faits divers, dont un, parle d’une disparition qui a duré 8 années. J’ai un peu mixé les deux affaires en les simplifiant pour une question de durée de scénario. Lorsque l’on a évoqué que seule la jeune fille, s’est inquiétée de la disparition de son père sans émouvoir personne d’autres, est un fait réel. Cela s’est passé ainsi pour la vraie Rosemay qui s’est battue seule pendant 8 années. C’est édifiant » a expliqué la réalisatrice.
Le Grand Est, une région propice pour les réalisateurs.
Arnaud Toussaint et Christine Dory (photo Alain Reynders)
A la question posée par Arnaud Toussaint, le directeur des cinés Palace d’Épinal, Christine Dory a répondu avec beaucoup de sincérité
« Il est évident que la région Grand Est a été un soutien plus qu’important puisqu’elle finance une grande partie du budget nécessaire. Ensuite, elle a été très utile dans les repérages des lieux de tournages. Il y a eu aussi les villes qui nous ont tellement bien accueillis. Ensuite, pour ce film en particulier, je souhaitais me replonger dans une région au passé industriel où le social a aussi beaucoup influé. Ce qui n’était pas sans me rappeler Saint-Étienne ma région d’origine. C’est vraiment ce que j’avais envie de filmer » a conclu Christine Dory.
Captures d'écran de la bande annonce du film
Christine Dory et des spectateurs enchantés (Photo Alain Reynders)
Avant de regagner le Grand Hôtel, la réalisatrice a répondu aux cinéphiles qui ont tenu à lui faire part de leurs ressentis positifs sur cette projection.
"La fille d'Alberto Rodrigue"
Année de production : 2021
Casting : Émilie Dequenne, Galatéa Bellugi, Philippe Duquesne, Samir Guesmi et Catherine Salée
Réalisatrice : Christine Dory
Scénaristes : Christine Dory, Lise Macheboeuf
Production : Zadig Films
Distribution : ARP Sélection
Durée : 1 h 33
Sortie le 10 mai 2023
Alain Reynders
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