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La Bresse – 20 : 04, quatre intervenants devant une assistance de 200 personnes

Dernière mise à jour : 16 avr. 2023

Un concept bien original et tellement vivant a été présenté pour la 25e fois, à la Bresse, en présence de 4 invités de marque.

(Photo Alain Reynders)

«20 : 04 » une idée originale qui a mis en avant, la culture sous différentes formes.

Xavier Battistela a rappelé, que c’est en 2017 que la première édition a été présentée. Depuis, ce sont 25 représentations qui ont été données avec une mise en exergue de 4 passionnés aux univers bien divers lors de chaque édition. L’orateur a aussi expliqué que lors de la première édition un certain Chyc Polhit a ouvert le bal et que c’est aussi lui que le public a retrouvé lors de 25e numéro. Près de 100 intervenants, se sont succédé dans ce concept depuis 2017.


(Photo Pierre Thouvenot)

(Photo Alain Reynders)

Quatre invités qui ont capté l’attention de près de 200 bressauds.

Le premier à fouler l’espace, a été l’organiste Éric Humbertclaude. Il a démontré aux habitants de la Bresse que leur Église possède des singularités que peu connaissent vraiment. C’est ainsi qu’il a expliqué , que celle-ci, dépourvue de colonnes et de bas-côtés, a toujours offert une acoustique exceptionnelle. Or, pour un organiste, il est d’une importance capitale de s’imprégner du lieu et de sa résonance. L’orgue installé dans les années 1950 a fait l’objet de restauration vers 2000 et toute la sonorité a été revue sur sa demande. « Il est utile de préciser que l’orgue peut donner une musique vraiment agréable et celui de la Bresse est unique en Grand Est » a-t-il précisé.

Une autre particularité de l’Église, révélée, a été celle concernant ses vitraux réalisés en « verre éclaté » . Ces derniers, ont pour spécificité, de rendre une lumière toute particulière alors que, dehors, il peut faire nuit. Le « verre éclaté » agit comme un amplificateur de lumière et forcément, cette particularité a interpellé. Il a aussi rappelé que ces vitraux racontent l’histoire du village et qu’ils valent la peine d’être observés avec toute l’attention requise.

Le rêve de l’organiste serait, qu’un jour, un spectacle « son et lumière » soit proposé en cette église. À force d’exemples et en 20 petites minutes, Éric Humbertclaude a capté l’attention et a même suscité l’émerveillement chez nombre de spectateurs. Gageons que l’Église Saint-Laurent, recevra prochainement quelques visites…

L’inénarrable Claude Vanony

Qui, dans les Vosges et bien ailleurs, ne connaît pas Claude Vanony ? À 88 ans (chiffre plus que magique pour un Vosgien) Claude Vanony n’a rien perdu de sa verve.

« Résumer 88 ans de vie en 20 minutes, on va se marrer » a-t-il précisé. Il y a tant de choses à raconter. Le Géromois a, comme de tradition, un peu chambré les Bressauds tout en leur rappelant que, même s’il est né à Gérardmer, il était, aussi, un peu de chez eux « Mon père tenait des vaches à Grosse Pierre et mon grand-père vivait à Cornimont ».

(Photo Alain Reynders)


Il a rappelé qu’il a toujours aimé chanter. Dès ses 4 ans, à l’école, il a poussé la chansonnette pour le plus grand plaisir des parents et instituteurs. Il a évoqué son service militaire, dans le "Génie" au Maroc, durant 27 mois. Il y a passé son diplôme de maître-nageur qu’il a fait valider dans le civil afin de travailler pendant 6-7 ans au centre nautique de Gérardmer. Il s’est, ensuite, orienté vers le théâtre en suivant un stage d’art dramatique à Strasbourg. Mais ce qu’il a aimé, avant tout, c’est de faire rire. « Ma vie a été riche, j’ai même fait de l’escalade avec José Giovanni (Mes Grandes gueules) , c’est dire ! » a-t-il dit en s’esclaffant.

Claude Vanony est revenu sur ses 14 albums 33 T et sur ses 4 Olympia. Même s’il est fier de son passage en cette salle mythique en lui reconnaissant les vertus d’une belle carte de visite, il a vite botté en touche par une boutade : « Tout le monde peut faire l’Olympia… Il suffit de louer la salle ! » Et puis Claude a raconté ses rencontres avec nombre d’artistes pour lesquels il a fait les premières parties : Tino Rossi, Michel Delpech, Serge Lama, Mylène Farmer (à ses débuts) Joe Dassin, Nicole Rieu, Michel Sardou, Chantal Ladesous et aussi Céline Dion, parmi d’autres…

«Céline Dion, c’est une grande dame. Nous devions entrer sur la scène de «Champs Élysées » chez Drucker. Elle aurait pu avancer la première. Et bien, non ! Elle m’a attendu, m’a pris la main et a veillé à ce que l’on entre ensemble. La grande classe », s’est-il souvenu, reconnaissant.

À l’inverse, Claude a rappelé à quel point Tino Rossi pouvait être irascible et peu agréable, notamment lors de sa venue à Vagney en 1973. D’anecdotes en anecdotes, Claude est arrivé (trop) rapidement au terme de ses 20 minutes et a conclu en adressant une belle pensée au skieur Bressaud, Marcel Claudon qui nous a quittés à l’aube de ses 90 ans, le 10 avril 2023


Anselme Hahling, présent avec une double casquette

Membre de la troupe qui s’est illustrée dans sa foulée, ce bassoniste est aussi docteur en médecine générale à la faculté de Grenoble et vit à Vandoeuvre-les -Nancy. Il exerce à Laxou. C’est en tant que docteur qu’il a occupé ces 20 minutes en dissertant sur « la santé spirituelle : l’affaire de tous ». Il a partagé, avec l’assistance, son travail de thèse concernant la prise en charge des besoins spirituels : un double regard : celui du médecin scientifique et celui de l'artiste sensible.


Photo Pierre Thouvenot


À noter que cette thèse a été primée. Défendue, en 2019, devant un parterre de médecins, Anselme Hahling a reçu le prix de thèse de l'URPS. Elle a été sélectionnée et primée par un jury de 15 médecins et universitaires de l'union régionale des professions libérales (URPS Auvergne Rhône-Alpes, structure officielle regroupant plus de 12 000 médecins dans la région).

Après son exposé intéressant et interpellant le médecin a troqué sa fonction avec celle de bassoniste pour la prestation des Trombinoz’notes

Trombinoz’notes et le conte «Bella la belle »

Pour conclure la soirée, le trio de comédiens a pris place sur la scène pour conter cette tendre histoire de « Bella la belle ». À sa tête le conteur « Chyc Polhit ». D’origine Gabonaise, ce conteur, venu de Lorraine, a vite imposé sa stature, sa voix et son charisme aux deux cents spectateurs présents. À la fois tendre, humoristique et grave, il a su capter tous les regards. Admirablement soutenu par ses amis musiciens, le bassoniste Anselme Hahling et l’accordéoniste Floriane Héritier, l’histoire s’est déroulée avec enchantement et une poésie troublante.

( Photos Alain Reynders)


(Photo Pierre Thouvenot)

« Bella, la belle » est un conte initiatique qui interroge le rapport des sociétés sécularisées avec la vieillesse et la mort.

Il présente le parcours d’une jeune et belle fille, qui voulant étancher sa soif de vivre, aura consacré toute son existence à la poursuite du vent dans les chimères d’une éternelle jeunesse bien éphémère. Elle trouvera la quiétude intérieure au soir de sa vie, rassasiée d’avoir vécu et réconciliée enfin avec le temps et ses vicissitudes. C’est la tragédie humaine jouée à l’échelle d’un seul être. Ce conte a dessiné un chemin d’intériorité qui ouvre à un regard nouveau sur la fin de vie et l’accompagnement à la mort. » source Trombinoz’notes

Une belle manière de conclure les 4 interventions.

La soirée s’est poursuivie autour du « pot de l’amitié. »


À l’invitation des organisateurs, les participants ont partagé un verre et des échanges avec les différents intervenants.

En résumé : une soirée riche culturellement qui a rassemblé et ravi près de deux cents Bressauds

Merci à Pierre Thouvenot pour les quelques photos identifiées

Reportage : Alain Reynders

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