Cette année, pour sa 92 e édition, la remise du Prix Erckmann-Chatrian a été empreinte d’une intense émotion. La cérémonie s'est déroulée le samedi 30 avril à la "Maison de la Bresse"
Un prix dénommé aussi « Goncourt Lorrain »
Ce prix littéraire lorrain a été créé en 1925 en mémoire du duo littéraire Erckmann-Chatrian, pseudonyme utilisé de 1847 à 1887 par deux écrivains français : Emile Erckmann et Alexandre Chatrian. Depuis lors, 91 prix ont été attribués durant des décennies. Nous étions, à la Bresse, à sa 92 e édition. La presse parisienne la vite qualifié de « Goncourt Lorrain », ce qui en soi est une réelle reconnaissance.
Une salle comble accueillie par Maryvonne Crouvezier maire de la Bresse (Photo Alain Reynders)
Une remise unique :
Comme l’a précisé Bernard Visse le président du Jury, c’est la première fois en 92 cérémonies, que deux des lauréats ont disparu entre la date de la proclamation et celle de la remise. C’est ainsi que le Prix Erckmann-Chatrian, ainsi que celui de la Bourse d’histoire, se sont retrouvés orphelins de leurs lauréats-auteurs.
Bernard Visse, président du Prix Erckmann-Chatrian, très ému en évoquant Jean-Paul Didierlaurent (Photo Alain Reynders)
La Bourse d’histoire est revenue à Philippe Contamine.
Bernard Visse et Maryvonne Crouvezier, maire de la Bresse attentifs au discours de Jérôme Mathieu vice-président du Conseil Départemental (Photo Alain Reynders)
Après l’allocution de Maryvonne Crouvezier, maire de Bresse et celle de Jérôme Mathieu Vice-Président du conseil départemental des Vosges, qui a rappelé également la présence de Régine Bégel, conseillère départementale, c'est à Philippe Martin, coordinateur des Bourses d’Histoire et de Lorraine, qu'est revenu l'honneur de remettre la Bourse d’histoire qui a été accordée à Philippe Contamine, cet écrivain membre de l’académie française, spécialiste de l’histoire de la guerre de cent ans et d’une façon plus générale de l’histoire des guerres moyenâgeuses. Il a été également un grand connaisseur du parcours de Jeanne d’Arc, à laquelle il s’est beaucoup intéressé.
Son livre primé : « Jeanne d’Arc et son époque, essai sur le 15e siècle français » (Éditions du Cerf).
Le fils de Philippe Contamine est venu représenter son père et recevoir, avec fierté la bourse d'histoire (Photo Alain Reynders)
C’est son fils qui a reçu le prix pour son père disparu. Il a précisé que ce dernier parlait toujours très affectueusement de sa région natale qu’il appelait « sa petite Lorraine » et qu’il adorait y revenir. Il a terminé son intervention en rappelant que son papa aurait été vraiment honoré de venir rechercher ce prix lorrain et cette bourse d’histoire.
La "Bourse Lorraine " a été attribuée au duo Bitterly-Beretta
François Bitterly a eu du mal à contenir son émotion (Photo Alain Reynders)
Ensuite, cela a été le moment de remettre la « Bourse Lorraine ». Celle-ci a récompensé François Bitterly et Alain Beretta pour leur superbe ouvrage « La Lithographie et les Imageries d’Épinal, 1796-1896 ». C’est gagné par l’émotion que François Bitterly s’est exprimé et a expliqué son laborieux mais passionnant travail de recherche et sa collaboration efficace avec l’écrivain Alain Beretta. Ensemble, ils ont concocté un magnifique livre garni de centaines d’illustrations retraçant l’histoire de l’Imagerie d’Epinal sur une durée de 100 ans.
Leur livre primé : « La Lithographie et les Imageries d’Épinal, 1796-1896 » (Éditions Gérard Louis).
L'écrivain Alain Beretta a été ravi de cette collaboration avec François Bitterly (Photo Alain Reynders)
Une grande émotion a ponctué le 92e Prix Erckmann-Chatrian
Le prix Erckmann-Chatrian a clôt la cérémonie dans une émotion générale. Le départ de Jean-Paul Didierlaurent a marqué le monde de la littérature et tout spécifiquement chez lui, à la Bresse. L’autrice Frédérique Volot a lu un superbe texte écrit par l’écrivain Gilles Laporte, retenu professionnellement en Bretagne. A travers celui-ci, il a été rendu un hommage amical, fraternel à l’auteur de « Malamute ».
Le texte de Gilles Laporte a été lu par Frédérique Volot (Photo Alain Reynders)
Extrait de cette lettre :
« Quiconque t’a connu, gens de lettres de partout, bourgeois en son quartier, ouvrier à l’usine, paysan sur sa terre…ne t’oubliera jamais !
Tu étais l’auteur qui offrait à l’autre, quel que soit cet autre, et quel que soit le sujet, de partir en sa compagnie sur les crêtes d’une montagne généreuse, d’où se perçoit le monde entier, sur les chemins d’Elévation et de fraternité.
Tu étais le compagnon éclairé, l’honnête homme, l’ami fidèle.
Tu viens de nous quitter.
Tu t’es retiré sur la pointe des pieds, un dimanche veille de Saint-Nicolas, effacé comme pour ne pas faire d’ombre au patron tutélaire des enfants- petits et grands de Lorraine.
Mais tu es encore là, avec nous, pour toujours »
Gilles Laporte
Marion Mazauric, l'éditrice de "Au Diable Vauvert" (Photo Alain Reynders)
Ensuite, Marion Mazauric, l’Éditrice de « Au Diable Vauvert » a elle aussi rendu hommage à un auteur d’exception, un ami, un homme sensible. Au bord des larmes, elle l’a remercié d’avoir traversé sa vie tant professionnellement qu’en amitié et d’avoir donné, à la littérature, ce magnifique roman qu’est « Malamute » (Ed Au Diable Vauvert)
Un dernier hommage poursuivi l'après-midi
La salle, toute entière, a rendu un dernier hommage à l’auteur disparu, néanmoins lauréat du prix Erckmann Chatrian 2022, en l’applaudissant chaleureusement.
Un hommage lui sera également rendu dans le courant de l’après-midi avec lectures de ses œuvres par la compagnie « Cent Scènes » et le Groupe théâtral de la Bresse, en présence de différentes personnalités.
Alain Reynders
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