Pour un plan d’urgence avec la Coordination Nationale
La Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de proximité communique « Il faut de nombreux personnels de santé pour répondre au besoin de la population »
Le manque de professionnels de santé entraîne une situation dramatique, mettant en péril la population
Le récent communiqué de la Coordination Nationale repris stricto sensu : « Nul aujourd'hui ne peut ignorer, ni sous-estimer, les conséquences du manque de professionnels de santé, les drames vécus par nos compatriotes : transferts et déplacements nombreux, files d'attente, abandons de soins, insécurité, fracture régionale qui se cumule avec la fracture sociale (dépassements d’honoraires...), désespérance et difficultés accrues pour les personnels de santé. Cette situation est le résultat de décennies de recherche d’économies dans le domaine de la santé et d’abandon du service public hospitalier au profit du privé, une politique mortifère renforcée au cours du quinquennat qui se termine. Répondre aux besoins des populations nécessite des choix politiques urgents, d’autant plus que certaines mesures ne prendront leur pleine efficacité que dans quelques années. Ils doivent s’inscrire dans un projet de transformation profonde de notre système de santé.
Comme la Coordination Nationale des Comités de défense des hôpitaux l’affirme depuis des années dans son programme « Pour un service public sanitaire égalitaire et solidaire de proximité », il est important de considérer la santé dans sa globalité, selon la définition de l’OMS et donc de répondre aux besoins des populations, ce qui suppose une démocratie en santé renouvelée et des moyens financiers, dans le cadre d’une Sécurité Sociale gérée par ses bénéficiaires.
L’organisation territoriale du système de soins doit être repensée pour répondre aux besoins de toutes et tous, partout avec un maillage territorial des hôpitaux publics assurant la proximité et le développement d’un service public de soins de premier recours, notamment autour des centres de santé : il faut envisager la transition de la médecine libérale vers une médecine de service public. La liberté d’installation ne peut être opposée à l’intérêt général et doit être limitée ».
Un plan d’urgence, volontariste et d’ampleur est nécessaire
« Le manque de personnel touche toutes les catégories professionnelles du soin et de la
prévention (santé scolaire, santé au travail, PMI …), de la médecine organique comme de la
psychiatrie. Seul un plan concerté associant plusieurs types de mesures peut permettre de répondre aux besoins :
1) Analyser démocratiquement les besoins à partir du terrain
2) Engager un plan d’urgence massif de formations
3) Éviter la fuite des professionnels de santé
4) Mieux répartir les professionnels dans le territoire
5) Réformer la permanence des soins
6) Développer un service public de soins de proximité.
La transformation du système de santé par l’utilisation de nouvelles techniques (e-médecine) ou la création de nouveaux métiers (comme les infirmières de pratique avancée) ne se conçoit que dans l’amélioration du service rendu et donc, avec le maintien prioritaire de la relation humaine de proximité. Cela ne peut pallier le manque de professionnels de santé, en particulier de médecins, pour assurer un accès aux soins de toutes et de tous partout ».
Analyser les besoins à partir du terrain
« Cette analyse doit être démocratique, associant représentants des usagers, des élus et des personnels, au niveau des bassins de vie que ce soit en hospitalier ou en médecine de ville. De nombreux travaux techniques sont réalisés à ce sujet, que ce soit par les ARS, les CPTS, les ORS (Observatoires Régionaux de la Santé) mais manquent de la confrontation nécessaire avec le vécu des usagers. L'agrégation au niveau départemental, régional et national ne peut se faire qu'à partir d'un recensement local. Cette analyse des besoins doit permettre, dans le contexte actuel dramatique de pénurie, de mieux répartir
les professionnels, en fonction des besoins des populations et non par la mise en concurrence des hôpitaux publics et privés à but lucratif, et entre les collectivités ».
La suite de ce communiqué de la Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de proximité dans un prochain article.
Propos recueillis par J.C Bigorne
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