Visite aux Urgences avec le Président du Conseil de surveillance de l’hôpital
Dimanche, veille du Nouvel An, c’est en fin d’après-midi que nous avons accompagné, Philippe Cloché, président du Conseil de surveillance du Centre Hospitalier de Remiremont lors d’une visite d’une bonne heure aux Urgences.
L'Hôpital (Photo Alain Reynders)
Le Dr Philippe Cloché, s’entretient avec une infirmière aux Urgences la veille du Nouvel An (Photo JCB)
La fermeture des Urgences la nuit, mais jusque quand ?
Avant de pénétrer dans l’hôpital, Philippe Cloché avait pris soin de prévenir le directeur des hôpitaux des Vosges, Dominique Cheveau, de sa visite aux Urgences de Remiremont. Au téléphone, il en profitait pour réitérer sa totale opposition au projet de fusion avec l’hôpital d’Épinal. Cette visite impromptue du Président du Conseil de surveillance de notre hôpital romarimontain était avant tout dictée par l’annonce récente de la fermeture des Urgences la nuit à compter du 1er janvier. La question qui est sur toutes les lèvres : jusque quand ? Pour l’heure, il faudrait lire à travers une boule de cristal pour le savoir ou encore demander à « madame soleil » !
La médecine de nos villes et campagnes n’est plus ce qu’elle était
Lors de notre visite, le médecin urgentiste, Gérôme Tisserand, nous a bien expliqué le contexte présent des Urgences à Remiremont soulignant que durant les journées festives de fin d’année le nombre de patients accueillis passait d’une moyenne de 55 à plus de 70 par 24 h. Pour un certain nombre de raisons, dues au contexte sociétal actuel, les médecins généralistes de nos villes et campagnes ne se déplacent quasiment plus chez les patients. Il est loin le temps ou nos médecins se déplaçaient par monts et par vaux, souvent l’hiver dans des conditions météo exécrables, chez leurs fidèles patients à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. La conséquence directe de cet état de fait est simple « si vous êtes bien malades appelez le 15 et vous irez aux Urgences » ! Le médecin précité ne nous a pas caché qu’un certain nombre de malades n’avaient rien à faire aux Urgences leur problème de santé pouvant être traité chez eux.
Le Dr Philippe Cloché, s’entretient avec une infirmière aux Urgences la veille du Nouvel An (Photo JCB)
Le manque de médecins et les conséquences de la loi Rist
Le jour de notre passage aux Urgences de Remiremont, étaient de service deux médecins urgentistes, quatre infirmières, un conducteur et une aide soignante. Pour que les Urgences de notre hôpital soient pleinement opérationnelles, il est souhaitable que soient présents trois médecins le jour et deux médecins la nuit. Constatant le manque de médecins urgentistes, revenons sur notre article paru le 4 novembre 2021 titré « Un collectif de médecins urgentistes conteste la loi Rist ». Le collectif adressait, à l’époque, un courrier au Dr Stéphanie Rist, députée du Loiret, avec copie au Président de la République et au Ministre de la Santé qui commençait en ces termes « « Votre loi est donc en train de mettre en difficultés de nombreuses structures hospitalières dans des endroits déjà sous dotés en médecins traitants où les services d'urgences deviennent les seuls lieux de soins inopinés permettant aux patients de se faire soigner puisque ces derniers ne trouvent plus de médecins traitants. Par ailleurs comment voulez vous repeupler nos milieux ruraux et semi-ruraux de médecins généralistes ? Car si ces derniers n'ont pas de structure d'urgence à proximité, ils ont beaucoup d'appréhension pour s'installer... ».
Le personnel bienveillant et compétent de notre hôpital
Ce n’est rien de dire que notre Centre hospitalier Romarimontain est malmené, attaqué de toutes parts, et pourtant son personnel soignant est bienveillant, compétent et courageux. Les patients que nous avons rencontrés aux Urgences en cette veille du Nouvel An l’ont toutes confirmé sans réserve. Depuis le printemps 2016, nous avons fait paraître plus d’une centaine d’articles pour participer à la défense de notre hôpital. Ils portaient sur les nombreuses manifestations organisées par l’Ademat-H et son président Jean Pierrel, mais aussi relayaient les différentes interviews de médecins encore en activité ou retraités.
Bonne année à nos lecteurs et surtout en bonne santé !
Jean-Claude Bigorne.
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