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Remiremont – L’orphelinat du Pauvre Enfant Jésus

Dernièrement, la Société d’Histoire, vient d’aménager dans de nouveaux locaux attribués par la municipalité de Remiremont. Ils sont eux aussi situés, comme les précédents, dans un haut lieu de la vie romarimontaine, l’ancien orphelinat de la rue de la Paltrée dont la façade altière ne manque pas d’impressionner les passants.


L'orphelinat, côté cour (Photo JCB)

La Paltrée

Après avoir évoqué ce nouveau local de la Société d’Histoire de Remiremont et de sa Région dans notre dernière édition, il nous a paru intéressant de revenir sur l’histoire de cet orphelinat. L’origine de ce toponyme, ignoré par Marc Georgel dans son étude sur les noms de lieu de l’ancien arrondissement de Remiremont, reste obscure. Il faut en effet remonter au XIVème siècle pour trouver mention de terres appartenant à un bourgeois de Remiremont à la Parestrée (1305) puis d’un meix (Le meix désigne habituellement un jardin potager mais non planté d’arbres fruitiers) au même lieu à coté des meix de la Compagnie de Marguerite de la Côte (Dame du Chapitre). Marie Hélène Renaut dans « La ville de Remiremont au Moyen Age » indique que ce terme « parrestrée » signifierait terrain non bâti. Comme le relève Pierre Heili dans une notice consacrée à la rue de la Paltrée, cette dernière ne fut longtemps qu’un chemin longeant une dérivation du Fouchot qui alimentait la réserve du Batardeau.

Lors du Jubilé en 1985 (Photo JCB)

La fabrique Dolemans

La disparition de l’enceinte de Remiremont et le développement de l’industrie textile vont entraîner l’urbanisation de cette partie de la cité longtemps occupée par des jardins. C’est ainsi qu’après 1823, Louis Edouard Dolemans et son épouse, fille d’Alpin Garnier un des pionniers du textile romarimontain, vont y entreprendre la construction d’un tissage, de magasins, de logements d’ouvriers sur un terrain acquis sur les veuves Thiriet et Garnier (En 1846, la fabrique Dolemans abrite 130 métiers à tisser actionnés par 134 ouvriers). La crise qui touche l’industrie textile dans les années 1847, 1848, affecte particulièrement les époux Dolemans et leurs biens, en particulier le tissage où fonctionnent uniquement des métiers à bras sont acquis par Jean Baptiste Peltier et son épouse Christine Wasmer fabricants, auparavant domiciliés à Willer-sur-Thur. Obligés d’hypothéquer leurs biens pour emprunter 12 000 francs à la société Gros Odier Roman et Cie de Wesserling, les nouveaux propriétaires se trouvent, à leur tour, dans la nécessité de céder les bâtiments, dés 1854 à Jean Edouard Gros qui en revend la partie contigüe à la rue de la Paltrée à Monseigneur Caverot évêque de Saint Dié en 1863.

Aux origines de l’orphelinat

La Chapelle de l'orphelinat e 1981 (photo JCB)


Ce dernier avait été ému lors de la visite de confirmation à Remiremont du dénuement des premières religieuses du Pauvre Enfant Jésus venues créer un orphelinat dans la cité des Chanoinesses. Il voulait qu’elles disposent de bâtiments plus adaptés à leur noble mission.

La congrégation du Pauvre Enfant Jésus avait été fondée quelques années auparavant à Charmois l’Orgueilleux sous le vocable de « Bienfaisance chrétienne » par une descendante des Gentilhommes verriers, Justine de Bonnay. Celle-ci, d’une grande piété, décide lors de l’épidémie de choléra de 1854, avec le concours de quelques consœurs dévouées, d’accueillir des orphelins dans la maison familiale de Charmois l’Orgueilleux. C’est le point de départ d’une belle œuvre qui compte 4 ans plus tard 23 sœurs professes et 7 novices qui ouvrent des établissements à Remiremont, Saint Elophe, Etival et Senaïde. Le 11 mai 1859, une jeune religieuse, Joséphine Bonnard, âgée de 25 ans, fille d’un instituteur du Clerjus, arrive à Remiremont avec deux autres sœurs et trois orphelines. En religion Sœur Jeanne ne possède, selon la tradition, qu’un bagage de quelques draps et d’une pièce de 10 francs. Elle emménage d’abord dans quelques chambres offertes par le maire Danis, au dessus du lavoir principal de la place du Batard. C’est là qu’elle est « surprise » par Monseigneur Caverot « en plein nettoyage ». 16 mois plus tard le petit groupe s’installe dans une maison

du Rang Sénéchal avant de prendre place définitivement dans l’ancienne fabrique de la Paltrée. Elle bénéficie notamment du soutien de l’empereur Napoléon III.

Avec le concours de Jean-Aimé Morizot, Philippe Althoffer et Stéphane Heili.

La suite dans notre prochaine édition.

J.C Bigorne

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