C’est un destin exceptionnel qui attendra Michel Ferry, dès lors qu’il naîtra à Remiremont le 20 septembre 1931. Il finira sa carrière professionnelle comme commandant de bord de Concorde et des Boeing 747.
En vignette, à droite : Michel Ferry (Photo JCB)
Un destin remarquable dans le monde de l’aéronautique
C’est un parcours de vie exceptionnel qui attendra Michel Ferry, dès lors qu’il naîtra à Remiremont le 20 septembre 1931. Jusqu’à aujourd’hui encore, il reste marqué par son passage chez les scouts de la 1re Remiremont. En effet, comme nous allons le voir, Michel, aujourd’hui habitant sur la Côte d’Azur, à Juan-les-Pins, aura passé une bonne partie de sa vie sur cette terre...dans les airs de tous les continents du globe !
Lors de sa naissance, ses parents sont bouchers à Remiremont. Il a usé ses fonds de culottes sur les bancs du lycée Jules Méline et a eu l’occasion de retrouver, bien des années plus tard, sur la piste de Mirecourt-Juvaincourt, ses professeurs de l’époque Messieurs Ketterer et Barthélémy, entre autres. S’il est une période de sa vie qu’il n’a pas oubliée, c’est bien son passage chez les scouts à Remiremont. Le titre du livre, de 400 pages, qui a relaté sa vie de pilote, écrit de sa plume pour ses enfants et petits-enfants, est à cet égard évocateur «Mowgli ».
(NDLR : ce livre a été publié en nombre limité pour sa famille et ses amis.)
Michel Ferry a, donc, passé une bonne partie de sa jeunesse romarimontaine chez les scouts. Il a commencé chez les Louveteaux pour terminer son passage au sein de la grande famille scoute chez les Routiers. Aujourd’hui, il reste, encore, en contact avec deux scouts contemporains : Jacques Guimbert de Remiremont et Jacques Grandmougin de Senlis dans la banlieue parisienne. Précisons que les trois copains scouts ont eu la grande joie, à l’époque, d’être sélectionnés pour participer au fameux Jamborée de 1947.
Le signataire du présent article a eu l’occasion d’échanger avec Michel Ferry par téléphone à propos des festivités organisées pour les « 100 ans du scoutisme à Remiremont ». Il a bien regretté de ne pouvoir participer à ces festivités ; des problèmes de santé l’en ayant empêché, mais il était de tout cœur avec nous.
De l’aviation de chasse à l’aviation civile
C’est sur le terrain d’aviation d’alors, du site de Sainte-Anne, situé sur la commune de Saint-Nabord qu’il a découvert les premiers avions qui commenceront à le faire rêver. Les yeux toujours tournés vers le ciel, c’est sur le petit aérodrome de Dogneville, près d’Épinal qu’il s'est lancé dans l’aventure aéronautique. Il a une quinzaine d’années lorsqu’il a créé, à Dogneville, avec un petit groupe de passionnés d’aviation, des équipages qui se sont lancés dans les airs avec des planeurs de fortune ʺfaits maisonʺ. Nous sommes tout juste à la sortie de la dernière guerre mondiale et les finances font défaut, alors ils se sont débrouillés avec les moyens du bord mais ont réussi les premiers petits vols, sans trop de casses, avec des engins plutôt « arrangés » !
L'aéroport de Dogneville-Épinal (Photo illustration Alain Reynders)
Les choses sérieuses ont commencé avec un vrai planeur (C800) grâce au moniteur Pierre Collin un ancien pilote de chasse durant la guerre. Dès lors, les dés sont jetés et Michel n'a plus cessé de s’investir pour assouvir une passion de jeunesse : devenir un vrai pilote d’avions.
Il a passé un premier concours qu’il a réussi malgré un retard scolaire au collège de Remiremont et a intégré le noble monde des aviateurs de la chasse au sein de l’Armée de l’air. Bénéficiaire d’une bourse de l’Armée de l’air, il s’est engagé pour une période de cinq ans. Après plusieurs stages de formation, il s'est retrouvé au Maroc, à Marrakech, puis à Meknès et c’est dans ce pays d’Afrique du Nord qu’il a obtenu sa qualification de pilote de chasse après avoir fait ses preuves sur les fameux Spitfire Anglais et le Morane 475.
Le "fameux" Spitfire (Photo illustration Alain Reynders)
Il a tout juste 20 ans, en 1951, lorsqu’il est promu moniteur de chasse. Quittant le Maroc, il s'est retrouvé sur la base de Luxueil-les-Bains pour piloter les avions de chasse du type Thunderjet. Démissionnaire de l’armée en 1955, il a frappé aux portes de la réputée compagnie Air France pour embrasser le monde de l’aviation civile. Après avoir montré patte blanche au niveau santé et connaissances de pilotage d’avions, il a fini par entrer dans la
«grande maison » :Air France, véritable institution qu’il n'a plus quittée que pour prendre sa retraite en 1990. Il a commencé sa carrière chez Air France en pilotant les DC3, depuis la base du Bourget.
Il a piloté les avions de ligne les plus prestigieux d’Air France
Un super constellation - Air France (Photo JCB)
Les premiers avions de ligne qu’il a l’honneur et le grand plaisir de piloter, en commençant par être copilote, sont les célèbres avions à quatre hélices séries des DC4, Constellation et Super Constellation.
Nous prendrons soin de résumer, au fur et à mesure, les caractéristiques des avions ayant été piloté par notre Vosgien Michel Ferry en commençant par les quadrimoteurs DC4 et Super Constellation : DC 4 (USA)
Le Douglas DC-4 est un avion de transport quadrimoteur construit par Douglas AircraftCompany entre 1942 et 1947. Cet appareil fut le premier quadrimoteur et le premier avion à train tricycle construit par Douglas
Le Boeing 707 (Photo JCB)
Lockheed Constellation (USA) : histoire résumée 1939 :
Commandes de TWA et Pan Am d’un long courrier de 40 places propulsé par 4 moteurs à pistons – 1943 : 9 janvier 1er vol
1946. Mise en service : Pan Am, TWA, Air France, KLM, Air India et SouthAfricanAirways sont les premiers clients.
1946 : 11 juillet. Exploitation par Air France, d’abord sur Paris-New York. Caractéristiques du Super-Constellation mis en service en 1950 : longueur. 34,60 m - envergure. 37,50 m – moteurs : 4 Curtiss-WrightR3350-972TC-18 cylindres en double étoile de 3.250 CV chacun - autonomie. 6.480 km – vitesse : 482 km/h – plafond : 7.050 m – passagers : 76-99 – équipage :7-10.
J-C Bigorne
Bernard Marchand
Saint Domingue ... à la poursuite d'un Boeing 747, je découvre en lisant la nouvelle de l'APCOS qu'il s'agit d'un extrait d'un livre de Michel Ferry, immédiatement je le trouve et passe commande sur le net.
Michel Ferry a été notre instructeur très apprécié, à Robert Ortiz et à moi, lors de notre stage Concorde à Toulouse en 1985. Nous n'étions que deux copilotes à faire ce stage pour la partie finale du simulateur et Michel Ferry était assisté de Totor, instructeur mécanicien.
J'aimerais tant, ayant moi aussi écrit un bouquin, " pilote de Concorde " le faire passer à mon instructeur grâce à qui j'ai connu le bonheur sur cet avion extraordinaire.
berden-com@orange.fr
Je lis avec émotion l’article sur Michel Ferry : en 1984, je devais renvoyer de toute urgence son passeport à ma fille qui se trouvait bloquée à New York. La police de l’Air de Roissy me conseille d'aller à la Cité de l’Air et de demander à voir le commandant de bord du Concorde. A 7h du matin, on m’indiqué que le pilote du concorde en partance est le commandant Ferry !!! Je n’y crois pas : serait-il le pilote de chasse, instructeur sur la base de Luxeuil , qui donnait des leçons à Dognéville,en 1951 ?
Je reconnais de loin sa grande silhouette élancée : " Vous ne me connaissez pas, mais moi si, j’avais 12 ans.... etc. "…