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Remiremont – "Le mangeur d’âmes" a été présenté au Majestic

À la manœuvre, la dynamique association « Passion Cinéma » qui a invité les réalisateurs et l’acteur Paul Hamy à la diffusion de ce thriller glaçant

Julien Maury, Paul Hamy et Alexandre Bustillo (Photo Alain Reynders)

Une belle assistance pour cette présentation

Plus de 150 personnes ont assisté à la projection. Après avoir répondu aux journalistes, le trio de réalisateurs/acteur est venu présenter brièvement le film avant le lancement des premières images.

Synopsis :

La commandante Élisabeth Guardiano est chargée d'aller enquêter sur un double meurtre d'une rare brutalité dans une petite commune des Vosges. Sur place, elle rencontre le capitaine de gendarmerie Franck de Rolan qui fait face à une série de disparitions d’enfants. Impuissants face à un village hostile, ils vont être contraints d’unir leurs forces pour découvrir la vérité, une vérité terrifiante empreinte de légendes occultes...

Au terme de la projection, le métrage a reçu une salve d’applaudissements de l’assistance. Les réalisateurs et acteur ont, ensuite, été accueilli par Patrick Perret, président de l’association et se sont prêtés avec un plaisir non dissimulé au jeu des questions/réponses avant de poursuivre les discussions autour d’un verre avec les spectateurs, ravis de cette opportunité conviviale.

À noter que les trois intervenants ont également reçu un souvenir offert par Passion Cinéma et réalisé par le maître verrier de Plombières : Lucas Thiriat


Le trio a présenté le film et a ensuite répondu aux questions du public (Photos Alain Reynders)




Les réalisateurs et l'acteur ont reçu une création du maître verrier Lucas Thiriat (Photo Alain Reynders)

Alexandre Bustillo et son trophée (Photo Alain Reynders)


Une interview qui a levé le voile sur quelques secrets du tournage.

En off avant et après la projection les comparses nous ont donné quelques infos complémentaires.

Alexandre Bustillo (AB) : « On nous demande souvent, pourquoi les Vosges ? Ben, c’est assez simple dans ce cas. Le roman écrit par Alexis Laipsker et dont nous nous sommes largement inspiré, se déroulait dans les Vosges. C’est la première raison. Ensuite, les Vosges en elles-mêmes ont constitué un personnage à part entière. C’est la deuxième raison. Enfin, la Région Grand Est a aussi beaucoup contribué tant par un financement que par l’apport réel d’une aide logistique essentielle. C’est la troisième raison. »


Julien Maury et Alexandre Bustillo lors de l'interview (Photo Alain Reynders)

Interview réalisé avec l'écrivaine Laetitia Reynders, Julien Mary , Paul Hamy et Alexandre Bustillo (Photo Alain Reynders)

Actuvosges : Le film est fidèle au roman ou il y a des divergences ?

Julien Maury (JM) : « Cette fois, nous avons suivi le déroulé du roman, mais forcément, transformer 400 pages en un scénario de 2 heures a nécessité des aménagements, ce que d’autres appelleraient des « trahisons » inévitables. Toutefois, Alexis nous a bien orienté pour nous aider à condenser l’histoire en la maintenant crédible, intense et trépidante. Pour la scène finale, le roman situe le lieu dans un chalet lambda. Nous avons voulu apporter un peu plus de majesté pour finir en beauté et nous avons posé nos caméras à la « clinique du diable » : l’Altenberg.

L'Altenberg, il y a quelques années (Photo revue des lettres.com)

Photo screen du métrage "Le Mangeur d'âmes"


AB : « Il y a aussi une autre transgression. À la base, le livre situe l’action en hiver… Sous la neige. Pour différentes raisons, nous avons été contraints de tourner au printemps, sans neige. Il a donc été nécessaire d’adapter le scénario ».

Actu : « Les Vosges sont une terre de légendes. Vous êtes-vous rapprochés d’une existante ?

AB : Non, du tout, même si apparemment le personnage costumé évoquerait selon certains, celui de l'Houéran, notamment à cause des cornes de boucs (?). Dans notre cas, c’est une légende créée de toute pièce par l’auteur du roman. Et ce 'mangeur d’âmes" symbolise les pédophiles ».

    Photo screen du métrage "Le Mangeur d'âmes"


Actuvosges : Pourquoi la « Clinique du diable » ?

JM : d’abord, c’est un lieu abandonné, glauque et connu du monde de l’Urbex. Cela a été un spot prisé avant que le site ne soit placé, désormais, sous gardiennage. Il est devenu interdit d’accès. Cet ancien sanatorium est situé non loin de Gérardmer (en contrebas de la Schlucht) et nous a bien servi par son côté glauque, froid, angoissant. Le lieu est abandonné depuis 10 ans et est dans un état de délabrement important. On a utilisé le dédale de couloirs et de portes de cet immeuble pour y faire circuler nos personnages. L’ancienne piscine a aussi servi pour tourner une scène de bagarre sauvage et intense »


Actuvosges : d’autres lieux de tournage ?

AB et JM : nous avons sillonné les Vosges : Val d’Ajol, Saint-Amé, Senones, Plombières-les-bains... Dans la ville de Senones, nous avons pris possession dans l’ancien EHPAD. Toutes les scènes jouées dans l’hôpital l’ont été dans ce lieu : les salles médicales de l’étage ont été façonnées en chambres, les sous-sols en salle de tortures des enfants et l’accueil en un commissariat. Nous avons aussi tourné la scène de la scierie à la Bourgonce à l’entreprise d’Éric Strabach. Tous les décors ont été enregistrés in situ, pour conserver l’authenticité et le métrage a été intégralement filmé dans les Vosges»


Photo lors du tournage à Plombières de Nicole Nappée



    Photo screen du métrage "Le Mangeur d'âmes"


Actuvosges : « Vous traitez, avec la pédophilie, d’un sujet lourd et malheureusement bien présent dans notre société. Cela n’a pas été trop compliqué à réaliser ?

AB : Effectivement cela n’a pas été si simple de traiter de la pédophilie en le réservant au grand public tout en restant dans la retenue. Nous avons beaucoup joué, notamment, avec la bande son pour faire resurgir le côté glaçant.

Nous avons aussi modifié un élément du roman en plaçant une femme néfaste à la tête du réseau afin d’accentuer l’horreur de la situation. Nous pensions innover avec ce leader au féminin, or peu après nous avons appris, que dans la réalité, un réseau venait d’être démantelé et présentait à sa tête… une femme ! Notre fiction venait d’être rattrapée par la triste actualité.

    Photo screen du métrage "Le Mangeur d'âmes"

    Photo screen du métrage "Le Mangeur d'âmes"


Actuvosges : revenons au financement du film et à l’intervention de la région Grand Est

AB : d’abord le film a un budget global de 3.5 millions et a duré plus de 30 jours. L’aide et le financement de la Région Grand Est ont été d’une importance capitale. Nous avons bénéficié du tout premier financement de la catégorie « Frissons en Grand Est ». Nous sommes les premiers bénéficiaires de ce label. La région Grand Est, est la seule dans l’hexagone à finance des films dits « de genre » et c’est heureux. Grand merci à ses décideurs »

On peut donc, aussi espérer qu’à l’avenir, la Région Grand Est, innovatrice en matière de financement cinématographique pourra aussi influencer les producteurs/réalisateurs à choisir un pourcentage appréciable d’acteurs régionaux dans le vivier d’exception que le Grand Est compte en son territoire et pourra se rapprocher de l’association « M’as-tu vu ? » qui les a recensés et regroupés au sein de sa structure. À méditer pour que cela ne reste pas un vœu pieux.



En salle depuis le 24 avril

Le Mangeur d’âmes est actuellement en salle et on y retrouve, notamment, au casting : Virginie Ledoyen, Sandrine Bonnaire, Paul Hamy, Francis Renaud, Cameron Bain, Lya Lessert, Chloé Coulloud, Malik Zidi

D’après le roman d’Alexis Laipsker

Scénarisé par Annelyse Batrel et Ludovic Lefebvre

Réalisateurs : Julien Maury et Alexandre Bustillo


Reportage Alain et Laetitia Reynders pour Actuvosges.

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