Ce tout nouveau programme a débuté en février 2022 et est diffusé en alternance avec une autre émission phare de la chaîne « Jardins de chez nous ». Le présentateur « Du champ à l’assiette » est le charismatique David Bachoffer
Un concept original, destiné à donner la parole aux fermiers
« L’idée m’est venu, notamment, en me rendant dans des foires agricoles et en travaillant pour mon guide "Le Bottin gourmand". Je me suis rendu compte que les agriculteurs avaient des choses à dire, à montrer, à revendiquer. Ils sont les acteurs, les représentants de notre terroir. En plus, dans les Vosges, ils sont nombreux à pratiquer le circuit court avec des produits de qualité.
Laura a fait l'article de sa production, à un David Bachoffer intéressé (Photo A. Reynders)
On sait qu’en général, le paysan, est plutôt quelqu’un de réservé qui n’aime pas trop s’exprimer face aux médias et d’ailleurs, ceux-ci leur préfèrent, très souvent les artisans pâtissiers, boulangers, chefs de cuisine, plus volubiles. Du coup, l’agriculteur s’est trouvé oublié dans la représentation du monde agricole. Un comble. Il y avait donc un manque que j’ai souhaité pallier. J’ai présenté la maquette à Marie-Claire Vinel, la directrice générale de Vosges TV ; elle l’a adoptée et " Du Champ à l’assiette" est né ».
Jusqu’alors, chaque épisode a présenté des portraits des exploitants et mis en exergue les territoires parcourus. Les interviews sont abordées avec simplicité, humanité. Pour 2022, ce sont 20 émissions qui ont été programmées
David Bachoffer, un animateur aux papilles, alertes
On l’a connu comme le rédacteur en chef du Bottin Gourmand, cette référence qui a pour but de valoriser les agriculteurs, les artisans et les restaurateurs de France. Avec « Du champ à l’assiette », David a voulu aller encore plus loin. Et c’est tant mieux. Les premières diffusions ont plu et les agriculteurs ont été enchantés que l’on parle avec réalisme et humanisme de leur belle profession.
David en compagnie de Benoït Couval et de Guillaume Rémy à Olichamp (Photo A.Reynders)
L’homme est sympathique, avenant, professionnel et attentif au monde agricole.
« Pour choisir mes sujets, il faut que « cela me parle », qu’il y ait ce petit quelque chose qui m'interpelle. J’aime pouvoir mettre en avant la diversité des qualités paysannes vosgiennes. On doit pouvoir montrer ce qui se fait à nos portes et le mettre en valeur » a-t-il précisé avec passion
Trois lieux de tournage sur la journée.
Le programme du jour est chargé. Trois lieux, trois exploitations totalement différentes à visiter et pour lesquelles un reportage sera réalisé. La journée débutera tôt, à Saulxures-sur- Moselotte, à la ferme « Au Petit Gravier ». Ensuite, l’équipe se déplacera sur les hauteurs de Remiremont avant de repartir dans les recoins de Vecoux.
La ferme "Au Petit Gravier" à Saulxures-Sur-Moselotte (Photo Alain Reynders)
Des moyens techniques différents :
Pas de lourdes caméras embarquées dans les véhicules. Le réalisateur leur a préféré des caméras plus petites, plus légères, de type "appareil photo perfectionné" permettant toutes les prises de vue souhaitées.
Le réalisateur Stéphane Champreux, a placé des filtres sur ses appareils (Photo A.R)
« Nous devons nous déplacer dans des endroits parfois confinés, telles les étables, nous faufiler entre les animaux et nous immiscer dans leur milieu, ce qui entend souplesse, rapidité, agilité. Ces appareils nous permettent de répondre aux besoins que nécessite ce type de tournage » a précisé Stéphane Champreux, le réalisateur.
Les aléas de tournage
L’endroit de ralliement a été choisi. Dès 8h 30, toute l’équipe est à pied d’œuvre à la ferme « Au petit gravier » de Saulxures-sur-Moselotte . C’est l’établissement de Laura et Lionel Vaxelaire, sans oublier Claude, le papa, qui y passe encore régulièrement.
Parmi l’équipe de Vosges TV, on a retrouvé Thibaut Londiche, déjà rencontré lors de l’émission "Jardins de chez nous". Il a été rejoint par Stéphane le réalisateur et Frédéric Nicolas, cadreur-monteur. Dans leur sillage, une "pièce d’homme", bottes au pied et pardessus sur le dos, les a suivis : David Bachoffer, le sympathique animateur de ce programme.
Dès son arrivée, en compagnie de Stéphane, David s’est mis en quête de repérage de coins sympas pour tourner. Parmi ceux-ci, le lieu de la traite des Vosgiennes qui a débuté peu avant leur arrivée. Caméra au poing, Stéphane a fondu dans le contrebas de l’étable pour saisir quelques plans de proximité qui seront probablement retenus au montage.
Stéphane au plus proche de l'action (Photo Alain Reynders)
Pendant ce temps, Frédéric s’est attelé à préparer, minutieusement, le matériel, alors que Thibaut a préparé toute la panoplie pour la partie "son".
Il a été prévu que les premières séquences à filmer seraient celles concernant Laura et la présentation de ses fromages. Premier petit contretemps, la jeune femme a une livraison à effectuer avant de pouvoir se consacrer au reportage en cours.
Laura et Lionel Vaxelaire dans leur boutique-fromages (Photos Alain Reynders)
Qu’à cela ne tienne, l’équipe rebondit en prévoyant l’interview de Lionel. Un lieu a été sélectionné pour sa lumière et la présence des bovidés. Tout est installé : trépieds, spots, réflecteurs. L’endroit d’où arrivera l’animateur pour le premier plan a lui aussi été déterminé. On attend plus que Lionel. Oui, mais voilà, le galant homme a décidé de remplacer Laura à la livraison et est parti avec le véhicule, désertant momentanément le plateau. L’équipe a réagi immédiatement et est revenue vers Laura. Rapidement, un nouvel emplacement a dû être sélectionné en fonction de la séquence à tourner. Il est d’abord question de se placer autour d’une grande table ronde en bois, installée sur une belle terrasse dominante. Las, le soleil généreux a provoqué des ombres indélicates en traversant l’arbre voisin et a rendu, ainsi, l’enregistrement impossible. Finalement, l’option d’une table placée à l’entrée de la "boutique-fromages", recouverte à la hâte d’une nappe rouge à carreaux blancs a été retenue. Frédéric a fait ouvrir une porte afin d’éviter un reflet indélicat et le tournage a pu, enfin, démarrer.
Le tournage avec Laura (Photo Alain Reynders)
Pas d’anicroches à déplorer, Laura et David ont déroulé les questions réponses, goûté les savoureux fromages produits par l’exploitation et, entretemps, Lionel est revenu de sa livraison-expresse
L’équipe est directement passée à la séquence suivante avec l’enregistrement de l’interview de Lionel et a gagné le plateau extérieur disposé une demi-heure auparavant.
Cependant, entretemps, l’ami soleil a initié un déplacement qui a changé les angles de prises de vue. Sans se démonter, les techniciens ont reculé les pieds, les spots d’éclairages, tiré des allonges et pensé à une autre entrée de l’animateur.
Le tournage avec Lionel (Photo Alain Reynders)
Tout est en place. David et Lionel sont supposés se regarder pour effectuer les derniers réglages. On se sent que l’agriculteur est un peu tendu. Être interviewé n’est pas son quotidien…C’est le moment choisi par David pour lui balancer « Tu as fini de me regarder méchamment, comme cela ? ». Éclats de rire général et notre ami, s’est de suite détendu.
« Tu as fini de me regarder méchamment, comme cela ? » (Photo instantanée Alain Reynders)
Présentation de Girly la star vosgienne connue à travers la France
L’interview s’est bien passée et a permis à Lionel de présenter « Girly » la vedette nationale chez les Vosgiennes. Cette dernière, une belle bête de 10 ans, de 696 kilos a remporté le plus grand prix que l’on puisse attribuer à un éleveur à savoir « Grande championne de la race vosgienne au Salon international de l'agriculture ».
Girly et Lionel (Photo Alain Reynders)
Un invité s'est imposé à la fin du tournage.
Les dernières prises de vues effectuées, Lionel a dû quitter, précipitamment, l’équipe pour aider une de ses bêtes à vêler. Et, sous nos yeux, un jeune veau à vu le jour.
L'invité surprise (Photos Alain Reynders)
Pendant ce moment insolite, Stéphane a sorti son drone pour effectuer des images aériennes de l’exploitation et de sa magnifique contrée.
Le premier tournage est réalisé, le groupe a pris congé de ses hôtes et s’est engagé sur les chemins tortueux pour rejoindre Olichamp sur les hauteurs de Remiremont, à proximité du lieudit « la demoiselle ».
Stéphane et le drone (Photo Alain Reynders)
"Roule ma poule" pour enchaîner.
Les exploitants de la ferme du "Gaec du Pré Peureux" sont déjà à l’extérieur pour accueillir la team Vosges TV. Benoît Couval et Guillaume Rémy ont directement conduit le groupe à quelques centaines de mètres de l'exploitation, là où plus de 400 poules à l’air libre, ont souhaité la bienvenue en caquetant à l’envi.
David Bachoffer et Benoît Couval à Olichamp-Remiremont (Photo Alain Reynders)
David a été interpellé et séduit par ce principe novateur dans la région. Un poulailler mobile que l’on déplace régulièrement pour permettre aux gallinacés de profiter de l’herbe fraîche en permanence.
Le soleil est à son zénith, ce qui a nécessité quelques adaptations, quant aux filtres à placer, sur les appareils, et même sur l’emploi de réflecteurs pour compenser certains contre-jours. Et comme il n’y pas trop de mains, Stéphane a eu recours à Benoît comme assistant improvisé ; ce qui l'a, beaucoup, amusé.
Lorsque Benoît illumine son associé sous les yeux de David (Photo Alain Reynders)
L’endroit choisi pour ces poules pondeuses élevées en plein air, situé à plus de 550 mètres d’altitude, a de quoi séduire et c’est d’ailleurs, proche d’elles que le pique-nique de Vosges TV a été improvisé, grâce au ravitaillement acheminé, directement sur place, par Marie-Claire Vinel, la directrice générale de la chaîne.
Durant cet arrêt, l’équipe a pu être témoin d'un phénomène naturel surprenant, à savoir un tourbillon de poussière appelé aussi "Dust Devil" (poussière de diable) s’élevant dans les airs à quelques dizaines de mètres d'elle.
Le "Dust devil" a fasciné l'équipe durant la pause méridienne (Photo Alain Reynders)
Une ferme pratiquant la médiation animale
Après la pause, le convoi Vosges TV s’est rendu, dans la région de Vecoux, à la ferme de Reherrey de Pascale et Mathilde Miclo, dignes héritières de ce bâtiment séculaire. L'immeuble a une belle histoire derrière lui et a été restauré en 1704.
Marie-Claire Vinel, Thibaut Londiche, David Bachoffer et Pascale Miclo à Reherrey (Photo : Alain Reynders)
Cette ferme biologique de montagne est située au hameau de Reherrey, dans un vallon, nichée dans son écrin de verdure, entourée de forêts, au bord de ruisseaux. L’exploitation et son cadre naturel sont un formidable lieu de découverte : 60 ha de prairies naturelles, 3 ha de seigle, 25 vaches de race vosgienne, 15 veaux élevés au pis, des porcs laineux de Hongrie, une jument, des lapins et poules, un potager, des plantes aromatiques et des petits fruits : framboises, groseilles et bluets.
Ce qui a attiré l’attention de David, pour réaliser un reportage, sur cet endroit, ce sont deux choses : Pascale et Mathilde pratiquent la médiation animale, une activité qui permet aux enfants de trouver un apaisement au contact des animaux. En confiant la responsabilité de soins d’un animal de la ferme, les enfants se sont sentis responsables et ce lien de confiance a souvent pour effet d’atténuer les angoisses diverses et susciter des centres d'intérêts. Il n’y a que deux établissements pédagogiques de ce type dans le département, à réaliser ce genre de démarche.
Les enfants sont confiants et apaisé en présence des animaux. L'équipe filme le moment où les lapins sont rentrés aux clapiers sous la surveillance de Mathilde (Photo A. Reynders)
D’un autre côté, Pascale a perpétué un élevage de vaches vosgiennes. Dans celui-ci, elle a développé la vente de veaux élevés sous la mère.
Stéphane au plus près des jeunes veaux (Photo Alain Reynders)
« Ce sont des veaux de lait et non des broutards. Leur viande est aisément reconnaissable. Elle est d’une teinte assez pâle, à peine rosée, contrairement aux bêtes qui broutent et dont la couleur de viande est plus foncée » a précisé Pascale.
Pour filmer dans les meilleures conditions, Stéphane est parti en repérage dans l’exploitation et s’est, finalement, arrêté sur une allée centrale de l’étable. Celle-ci l’a séduit par une belle lumière de fin d’après-midi complétée par un spot. L’angle choisi a aussi permis de mettre en exergue les bouquets de houx placés tous les trois mètres. Ceux-ci, ont conféré une ambiance particulière à ce moment.
La charmante allée centrale qui sera un des lieux du tournage (Photos A. Reynders)
« Le houx n’est pas là par hasard, ni pour faire joli, mais c’est un anti-parasite naturel. Donc on a joint l’utile à l’agréable » a précisé Pascale amusée par nos airs dubitatifs.
La journée s’est terminée par la dégustation d’un sauté de veau « Coco-citron » et d’un rôti de veau froid. Les dernières prises de vues ont parfois été cocasses avec, par exemple, une jeune vosgienne tentant d’escalader l’énorme taureau « ouistiti » pendant une interview ou encore, l’envie de David de vouloir essayer une descente de talus à la « Rémy Julienne » avant de se raviser. Bref une journée de tournage habituelle qui a été constituée de situations changeantes à gérer, d’un soleil parfois trop généreux pour les objectifs, de moments de rires et surtout, pour tous, d’une passion à vouloir transmettre une image belle, parce que réelle, de ce massif vosgien envoûtant.
Alain Reynders
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