Ce lundi 18 novembre, une centaine d'agriculteurs, membres des Jeunes Agriculteurs Vosges et de la FDSEA des Vosges, se sont rassemblés devant la Préfecture des Vosges pour exprimer leur mécontentement face à l'inaction de l'État concernant l'accord de libre-échange entre l'Union Européenne et le Mercosur.
Devant la préfecture d’Épinal (Crédit photo : Zoé Thomas - Magnum La Radio)
Un appel à l'action
Cette mobilisation, qui a duré jusqu'à tard dans la nuit, s'est inscrite dans un contexte de crise agricole exacerbée par des conditions climatiques désastreuses cet été et cet automne.
Les agriculteurs, qui ont également organisé des manifestations à Saint-Dié et Neufchâteau, ont estimé que leur voix devait être entendue.
Au total, environ 400 personnes ont participé à ces actions simultanées, témoignant d'une solidarité forte au sein de la profession. "Depuis des mois, nous tirons la sonnette d'alarme. Nos réseaux se sont mobilisés comme jamais ! Des lignes bougent grâce à nos actions, mais pas assez vite, pas assez loin !", a déclaré un représentant des Jeunes Agriculteurs Vosges.
(Photo : Sébastien Georges)
Mercosur, un accord qui menace la profession
L'accord Mercosur, qui regroupe des pays d'Amérique du Sud tels que le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay, est perçu par les agriculteurs comme une menace pour leur avenir. Bien qu'il promette d'augmenter les exportations françaises, il risque également d'entraîner une augmentation des importations de produits agricoles sud-américains, mettant ainsi en péril la compétitivité des producteurs locaux.
Selon l'AFP, la France est l'un des rares grands pays européens à s'opposer à la signature de cet accord, mais les agriculteurs estiment que cela ne suffit pas. La colère des agriculteurs est d'autant plus justifiée par la crise sanitaire qui a frappé le secteur, notamment la fièvre catarrhale, et par des récoltes catastrophiques dues aux conditions climatiques extrêmes. "C'est insupportable ! Le gouvernement tergiverse et prend des mesurettes. Nous reprenons les mobilisations en responsabilité, déterminés à obtenir nos revendications, celles du bon sens", a ajouté un membre de la FDSEA.
Les maires ruraux ont écrit à la presse
En parallèle, le 30 octobre 2024, la FDSEA/JA et le CDA ont rencontré Lactalis pour exprimer leur mécontentement face aux annonces de l'entreprise. Ils ont souligné que Lactalis, en tant que leader de la production laitière, doit adopter un comportement exemplaire et jouer un rôle moteur pour la filière, plutôt que de contribuer à la détérioration de la situation des producteurs.Les agriculteurs prévoient un mouvement social d'ampleur nationale ce lundi 18 novembre pour faire entendre leur voix et montrer leur détermination face à cette situation critique. Ils appellent à une prise de conscience collective et à des actions concrètes pour protéger l'agriculture française et garantir un avenir durable pour les producteurs locaux. La mobilisation des agriculteurs vosgiens est un signal fort de leur engagement et de leur volonté de défendre leurs intérêts face à des décisions qui pourraient avoir des conséquences dramatiques sur leur activité.
Rédaction : Alain Reynders
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